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12 octobre 2010 2 12 /10 /octobre /2010 12:25

Robin-Norwood-tome-1.jpg L’idée d’être célibataire vous terrifie-t-elle? Avez-vous tendance à trop tolérer les faiblesses des hommes ? Pensez-vous que la force de votre amour et la grandeur de vos sacrifices peuvent aider les autres à changer ? Etes-vous plus à l’écoute de la sexualité de votre partenaire que de la votre, au point de tirer votre plaisir du sien?  Prenez-vous généralement sur vous plus que la moitié de la responsabilité et du blâme dans vos rapports avec autrui ? Amour et souffrance vont-ils forcément de paire pour vous ? Etes-vous surtout attirée par des hommes qui ont besoin que vous vous occupiez d’eux, qui parfois n’ont rien à offrir, voire qui ne veulent même pas accepter ce que vous avez à leur offrir?

          Si votre réponse à une de ces questions est oui, alors vous êtes peut-être une femme qui aime trop. Si la réponse à plusieurs de ces questions est oui alors vous êtes peut-être une de ces femmes qui aiment trop. Si vous avez répondu non à toutes ces questions, alors vous êtes peut-être une de ces femmes qui aiment trop et qui refusent de l’admettre. Vous l’aurez compris, dans tous les cas, vous n’avez rien à perdre à lire le livre de la psychothérapeute américaine Robin Norwood*, intitulé « Ces femmes qui aiment trop », paru aux Editions J’ai Lu, en 1997.

 Trop aimer, selon Robin Norwood, « c’est quand vous devenez obsédée par un homme et que cette obsession s’empare de vos émotions, vous dicte votre comportement et va jusqu’à mettre en danger vote santé et votre bien être, et que malgré tout vous êtes incapables de rompre ». Trop aimer, « c’est mesurer la profondeur de votre amour à l’intensité de votre souffrance ». Trop aimer c’est être attirée par le potentiel  d’un homme beaucoup plus que par ce que celui-ci est en réalité.

Personnellement, je me suis reconnue dans la description de la descente aux enfers de la femme qui aime trop et, qui devient encore plus dépendante de son partenaire lorsqu’il la blesse, ou lorsqu’il se montre indisponible affectivement. Je ne voulais pas trouver de gratification émotive ailleurs. j'étais bien trop préoccupée à essayer de rendre ma relation viable. J'étais persuadée que si je contribuais à le rendre heureux, il me traiterait avec plus de considération. En renouvelant mes efforts pour plaire à mon partenaire, je me faisais gardienne attentive de son bien-être.  Je me sentais responsable et éprouvais du remords chaque fois qu’il avait une contrariété. Je m'interdisais d'être malheureuse. Je me reprochais de me sentir délaissée. Les choses allaient en s’empirant. Parfois je voulais tout quitter. Mais mon partenaire, ayant peur de me voir me décourager et m’éloigner de lui, me disait que je me trompais et m’imaginais des choses, qu’il m’aimait et que notre situation s’améliorait sans que je ne m’en rende compte parce que j'étais trop pessimiste. Je le croyais parce que j'avais tellement besoin de le croire. Je lui donnais raison. Je pensais alors que j'exagèrais nos problèmes et, ce faisant, je m’éloignais encore davantage de la réalité.

Pourquoi ? Pourquoi certaines femmes font passer le bien-être de leur partenaire avant l’estime d’elle-même ? Pourquoi suis-je attirée par des relations insatisfaisantes pouvant s’avérer destructrices ? L’approche de Robin Norwood est risquée mais non moins intéressante. Selon elle, en étant aux prises avec des situations chaotiques et affectivement douloureuses, en répondant aux besoins des autres, nous essayons de fuir nos responsabilités vis-à-vis de nous-mêmes. L’adrénaline que créé ce type de relation, nous aide à planer au dessus de notre « moi », du désamour que nous avons de nous-mêmes. Les relations malsaines joueraient donc le même rôle qu’une drogue. Autant l’alcoolique boit pour oublier ses problèmes, autant le toxicomane fume pour y échapper, autant la femme qui aime trop s’accroche désespérément à une relation non viable pour éviter de faire face à ce qu’elle ressens, à ce qu’elle veut, à ce qu’elle est profondément. Tous trois sont malades. Ils sont dépendants. D’ailleurs, il semble que lorsque le puissant effet stimulant d’une relation douloureuse disparait (rupture ou partenaire qui décide de se prendre en main), rien ne va plus ! Tout comme l’alcoolique lorsqu’il dessaoule ou le toxicomane en manque, cette femme s’enfonce dans la dépression. Elle a besoin d’une autre dose…

Heureusement, la femme qui aime trop peut s’en sortir. Seulement, le chemin qui mène à la guérison est semé d'embuches, et les rechutes sont possibles. En effet, faire face à tout ce qu'on a tenté de fuir jusque là, accepter la rencontre avec soi-même, n'est pas toujours une partie de plaisir.  Mais - si c'est le prix à payer pour que je puisse mieux discerner si une relation est improductive, plutôt que de conclure que je ne suis pas digne d’être aimée, ou que je dois m'efforcer de faire davantage d’efforts - je veux bien essayer. D'un autre côté, il me semble important de ne pas effectuer cette démarche de retour à soi seule. Aussi, c'est avec enthousiasme que j'ai lu les deux derniers chapitres dans lesquels Robin Norwood recommande de se faire accompagner et propose diverses solutions.

Evidemment, cet ouvrage s’adresse d’abord aux femmes car ce sont elles qui se plaignent le plus de ce genre d’affection. Mais, cela n’exclut pas pour autant la possibilité que des hommes puissent vivre (personnellement ou par ricochet) ce type de dépendance affective où la priorité est donnée à l’autre au détriment de soi. « Ces femmes qui aiment trop » de Robin Norwood est donc un sésame pour tous !

Amoureusement,

Mily

 * Robin Norwood est une psychothérapeute qui s'est consacrée aux problèmes d'alcoolisme et de toxicomanie avant de se spécialiser dans la dépendance affective.

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